Exposition Péninsule de Michel Huneault
Gaspé, le 20 octobre 2022 – Du 20 octobre 2022 au 23 avril 2023, le Musée de la Gaspésie présente, en collaboration avec les Rencontres de la photographie en Gaspésie, Péninsule une exposition de photographies de l’artiste montréalais Michel Huneault.
Avec ce corpus, l’artiste propose une représentation contemporaine des impacts tant physiques qu’affectifs des changements climatiques. Ce projet invite à la réflexion sur les façons de se mobiliser en tant que communauté pour faire face à ces conséquences.
S’imaginer la montée des eaux
Avec son projet Péninsule, réalisé entre 2019 et 2022, l’artiste s’intéresse aux changements climatiques et à leurs effets sur le littoral du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie. Outillé d’un niveau laser, il parcourt le territoire en tentant initialement de marquer le paysage « pour voir » où passera l’eau lorsque la température augmentera de 2 à 4 degrés. « Ce sont des projections hypothétiques, devenues lyriques et symboliques, car la ligne des eaux varie continuellement, dépendant des saisons et des marées, du vent, de la morphologie des baies, de la glaciation des eaux, de notre occupation du territoire. Cette ligne existe-t-elle si on ne la regarde pas? », demande t’il.
L’art comme moyen de sensibilisation
La population reste au centre de la démarche de l’artiste : « Dans ce travail, les populations locales ont été une source essentielle d’information et d’inspiration - et même d’hébergement - contribuant, je crois, à une oeuvre à laquelle on peut rattacher son propre vécu : histoires passées, joies ou préoccupations du présent, nostalgie à venir. » Aujourd’hui, partout, l’exaltation et l’apaisement ressentis devant la beauté encore irrésistible d’un bord de l’eau se mêlent à une inquiétude grandissante face à son instabilité qu’elle soit déjà constatée ou annoncée. « Ce fut un point de discussion récurrent dans mes rencontres, central, mais jamais résolu. Je pense que le corpus porte sur la complexité de cette tension ressentie, sur la difficulté de réconcilier ces sentiments contradictoires quand il est question de changements climatiques, entre émotion et science, entre amour et peur, entre inertie et nécessité de s’adapter. »
Dans l’installation muséale, les 35 photographies exposées sont également mises en relation avec des composantes vidéos et audios, créées sur le même territoire par l’artiste. « À travers ce travail de recherche et création, j’ai voulu développer une oeuvre entièrement visuelle et sensorielle, sans recours à la linguistique ni orale ni écrite dans sa présentation, peut-être pour mieux saisir un sentiment si difficile à nommer. »
Une réalité préoccupante
« Ces événements environnementaux perturbent nos modes de vie et ont des impacts graves sur le patrimoine et sa gestion. », relate Vicky Boulay, conservatrice au Musée de la Gaspésie. « Nous trouvions important de présenter un projet artistique rassembleur qui nous permettrait de réfléchir collectivement à la façon de gérer ces perturbations. », conclut-elle.
Remerciements de l’artiste
Ce projet de recherche et création a été rendu possible grâce à l’appui financier du Conseil des arts du Canada et du Conseil des arts et des lettres du Québec, ainsi qu’à la collaboration de plusieurs organisations actives sur le territoire de travail : le Centre d’artistes Vaste et Vague, le Village en chanson de Petite-Vallée, le Centre communautaire de Douglas, le Centre d’artistes Est-Nord-Est, le Musée de la Gaspésie, les Rencontres de la photographie en Gaspésie, le Centre culturel de Paspébiac, la Fonderie Darling/Quartier Éphémère et le Pôle artistique et communautaire de la Gare de Matapédia. Un merci tout spécial aux citoyens qui ont participé à la démarche au Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie, et l’ont soutenue.
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Photo : Monticule, laser sur paysage photographié, 2019-2022. Michel Huneault.
Renseignements et demandes d’entrevues :
Gabrielle Leduc
Coordonnatrice à la direction générale
coordo.direction@museedelagaspesie.ca
418 368-1534, poste 102
Source : Musée de la Gaspésie