Jouant dans son appartement, entourée de ses amis ou encore d’inconnus intrigués par la musique entendue depuis la rue, Mary commence à prendre de l’assurance et à être reconnue comme étant une excellente violoneuse. En 1928, Conrad Gauthier, animateur des Veillées du Bon Vieux Temps au Monument-National, venu la voir jouer dans son salon quelque temps auparavant, l’engage comme remplaçante du violoneux de sa troupe qui est malade. Sa carrière de multi-instrumentiste vient de commencer. Un nouveau monde s’ouvre à elle.
Mary participe par la suite à plusieurs Veillées du Bon Vieux Temps, mais c’est à la fin novembre, lors de la Sainte Catherine qu’une nouvelle expérience s’offre à elle, celle de la radio. Ce soir-là, au spectacle s’ajoute une émission CKAC, et Mary va pouvoir jouer auprès des grands noms de l’époque (Alfred Montmarquette ou encore Lucille Turner). Ce passage à la radio, où elle joue du violon et de la musique à bouche, va marquer un tournant dans sa jeune carrière et l’a propulsée sur le devant de la scène.
Mary commence à composer sur le coin de sa table de cuisine. Elle improvise sur son violon, sur sa musique à bouche, en turlutant et puis, peu à peu, des mots naissent. Début 1929, après avoir assisté à une des Veillées du Bon Vieux Temps , Roméo Beaudry, alors directeur artistique des disques Starr, propose à Mary un contrat pour enregistrer 5 disques entre avril et Noël. Mary accepte et rentre en studio le 12 avril 1929 afin d’enregistrer les deux airs qu’elle a choisis : « Y’a longtemps que je couche par terre », une vieille chanson française et « Gaspésienne » un reel instrumental. Malheureusement, à sa sortie, c’est un échec commercial. Mary continue les enregistrements de trois autres disques. Sans plus de succès. La Grande Dépression frappe le pays de plein fouet et il devient de plus en plus compliqué de vendre des disques. Mais, il ne faudra plus attendre très longtemps pour que le succès vienne frapper à la porte de Madame Édouard Bolduc.
Le Musée de la Gaspésie possède l’un des harmonicas en bois de Madame Édouard Bolduc. Il est bien plus grand que celui que l’on voit sur la photographie ci-dessus, mais ressemble à celui de la photographie des Veillées du Bon Vieux-Temps. L’instrument que nous possédons est formé de deux harmonicas à double rangée juxtaposés et se joue sur les deux côtés. Il est également percé de 80 trous à l’intérieur desquelles sont fixées 160 lames métalliques. Sur la partie supérieure, une plaque de métal clouée, dotée de 44 petites ouvertures qui assure une bonne dispersion du son. Sur le dessus de l’harmonica, une magnifique inscription ciselée indique : MH / MARINE BAND ECHO / TREMOLO / PATENTED / MADE IN GERMANY D A G C HOHNER; sur le coffret : THE / MARINE BAND ECHO / VERY BEST / TREMOLO CONCERT […] / M. HOHNER […]
Harmonica – bois; métal; fibre – 4,7×5,1 cm – 1984.21.54.1-3 – Musée de la Gaspésie
Violon – bois; peau, cuir; fibre – 61×21,5 cm – 1984.21.26.1-12 – Musée de la Gaspésie
Le Musée de la Gaspésie a l’honneur de posséder le violon de Madame Édouard Bolduc. Celui-ci est formé d’une caisse de résonance plus longue que large en bois, légèrement bombée avec les côtés en creux vers l’intérieur dans sa partie centrale, fixée à un manche, muni de chevilles, d’un chevalet, d’une mentonnière et de quatre cordes tendues entre le cordier et les chevilles. L’étui à violon est muni de deux fermoirs et d’une poignée de cuir. Il renferme deux archets, une corde de violon de marque Heint, un fragment du violon, une gomme dans une enveloppe ainsi qu’une enveloppe de cordes de marque Black Diamond.
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